Une interrogation au centre des préoccupations des Parents d’élèves au moment où les résultats des examens officiels session 2023 font la joie dans les familles.
L’on s’interroge sur la valeur réelle à donner à ces diplômes aujourd’hui au Cameroun dans un environnement où le diplôme ne vaut plus son pesant d’or. Au premier rang de ces diplômes, le Baccalauréat de l’enseignement secondaire général. Une réussite qui devient une situation amère au fil du temps .Les parents ne cessent de se plaindre de leurs enfants qui ne trouvent pas d’emploi avec de nombreux diplômes dans les valises et les armoires :
<< J’ai ici chez moi trois licences et deux baccalauréats mais je ne vois vraiment pas à quoi ça sert car tous sont au chômage…>> Tout comme madame x qui fait cette déclaration quelques secondes seulement après que son petit fils a obtenu le baccalauréat série C de l’enseignement secondaire général session 2023, nombreux sont aujourd’hui ces parents qui s’interrogent sur l’avenir de leurs enfants titulaires d’un Baccalauréat de l’enseignement secondaire général au Cameroun. Si certains le considèrent comme l’aboutissement d’un parcours secondaire pas toujours facile et comme le premier diplôme du supérieur, d’autres par contre estiment qu’il marque au contraire le début d’un périple qui peut s’inscrire soit dans la recherche de l’emploi, soit dans la poursuite des études au niveau supérieur pour ceux qui en ont les moyens. << Le Bacc ESG est négligeable devant un bacc technique. Moi mes enfants font la technique car au moins là-bas avec le Bacc tu es sûr qu’il ne chomera pas>>. Cette comparaison établie par ce père d’enfants est souvent remise sur la table des débats tant chez les parents que chez les élèves eux mêmes.
À contrario d’un Bacc technique qui offre des opportunités réelles dans le monde de l’emploi dans un pays en éternelle construction, le Bacc général présente très peux d’opportunités si ce n’est aucune dans la recherche de l’emploi. ” Les littéraires” comme on les appelle sont tenus à se lancer dans des concours dans un univers dominé par la corruption et le trafic d’influence et où les réseaux dictent leur loi. Sinon, il faudra emprunter le chemin des universités et grandes écoles où l’endurance physique et morale rime avec l’endurance financière.
Le système éducatif camerounais bien qu’arrimé à l’Approche Par Compétences (APC) depuis quelques années, ne cesse de subir des critiques pour son caractère assez littéral voir administratif. Il n’offre pas de réelles opportunités aux apprenants qui se retrouvent pour la plupart dans la rue après l’obtention de leur Baccalauréat surtout ESG.
Selon les statistiques publiées par le ministère de l’emploi et par l’Institut national de la statistique, au moins 30% des jeunes bacheliers se lancent dans le secteur informel pour faute de moyens. On les retrouve dans la coiffure, la couture, les petits commerces etc… 15 à 20% se lancent dans les concours de la fonction publique.
Pour la session 2023, le pourcentage de réussite du baccalauréat général est visiblement à la hausse au regard du classement dressé par l’Office du Baccalauréat du Cameroun (OBC). Il serait à plus de 75,73% contre les 65,94% de la session 2022. Selon certaines informations glanées par certains sites d’informations, la délibération pour le baccalauréat général serait de 8,5 de moyenne. Des révélations qui viennent une fois encore jeter un discrédit sur cet examen et par là sur la valeur même de son diplôme dans un contexte de concurrence et de promotion du mérite