La vie se complique pour les ménages qui voient cette fois le prix du pain grimper. A la base de cette augmentation du prix de la baguette de pain, la flambée du coût de sac de farine de blé qui crée un bras de fer entre les meuniers et le gouvernement.
Le nouveau prix du pain et même du sac de farine semble ne peut arranger le gouvernement camerounais. Des sources proches du ministère du Commerce, ces prix ont été décidés et fixés de façon unilatérale sans l’aval des pouvoirs publics. La baguette de pain est partie de 125 f à 150 FCFA. Soit une augmentation de 25fcfa de plus. Le sac de farine de 50 kg est désormais vendu à 23000 FCFA au lieu de 16000 FCFA. D’où le mécontentement observés dans les ménages qui peinent déjà à joindre les deux bouts : « Le pain est ce que nous offrons rapidement aux enfants le matin quand ils partent à l’école. Combien allons-nous dépenser par mois rien que pour le petit déjeuner ou le goutter des enfants ? ». D’après Émilienne, femme au foyer, il faut que le gouvernement « essaie de revoir rapidement cette situation ».
Le ministère du commerce même semble être surpris par cette augmentation du prix de la baguette de pain à l’heure actuelle. Sans information ou annonce préalable, les meuniers ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Plusieurs évoquent le contexte sanitaire lié au covid-19 qui ne leur fait pas de cadeau. Pour eux, ils n’est pas question qu’ils tournent à perte. Ils laissent à qui veut les entendre que le coût additionnel de production d’un sac de farine est passé de 4500 f à 6500 FCFA. Plusieurs font savoir que les pertes enregistrées dans ce secteur avoisinent les 05 milliards FCFA.
Toute la chaîne subie
Au regard de ce que les uns et les autres laissent entendre, il est clair que, c’est toute la chaîne de production de pain qui est frappée par la flambée des prix. L’accès à la farine de blé devient de plus en plus compliqué et les quantités jadis livrées aux boulangeries ne sont plus les mêmes d’après les boulangers et pâtissiers. Dans un contexte où l’on vend pour se faire du bénéfice, c’est la tolérance zéro chez les meuniers, boulangers, distributeurs et détaillants.
Les ménages semblent donc payer le lourd tribut de l’augmentation des coûts mondiaux de blé et autres produits de grande consommation. Une communication gouvernementale pourrait au moins calmer les esprits surchauffés. L’on se souvient que le Groupement Inter patronal(GICAM) avait invité le gouvernement à faire son possible, mais alors tout le possible pour permettre aux entreprises de survivre face aux secousses de la crise sanitaire. Seulement, d’aucuns estiment que le Cameroun subit les méfaits de la conjoncture internationale. Pour l’instant, le gouvernement semble donc avoir lui-même les mains liées pour supporter certaines subventions.
Les quantités de farine de blé baissent d’années en années. Les statistiques révèlent que, l’on est parti de 97.000 tonnes de farine de blé importées entre 2018 et 2019 à 57.000 tonnes à 2019-2020 et 23000 en 2021. Les meuniers qui entendent survivre malgré le covid-19 disent ne pas être prêts à revoir leurs prix à la baisse. Un effort supplémentaire du gouvernement est vivement souhaité si l’on veut voir le prix de la baguette de pain redonner du sourire aux lèvres des ménages.