C’est la conclusion qu’on pourrait tirée à la lecture du communiqué du Gouvernement rendu public le 4 mars 2022 à Yaoundé.
Les motifs à l’origine des coupures intempestives d’électricité dans certaines zones du pays, selon le René Sadi, porte-parole du Gouvernement ont pour principale cause : « La crise hydraulique consécutive aux changements climatiques qui affectent le monde entier et qui impactent au niveau national la production de plusieurs barrages hydroélectriques, à l’instar de ceux de Memve’ele, sur le fleuve Ntem et Lagdo sur le fleuve Bénoué. » Le même communiqué souligne que le cas de la région du Sud est dû à « une diminution du débit d’eau alimentant les turbines de la centrale de Memve’ele. » Pour la région du Nord, René Emmanuel Sadi fait savoir dans son communiqué que : « Une importante quantité d’eau du barrage de Lagdo avait été utilisée pour faire tourner les turbines de la centrale afin de permettre aux populations de la partie septentrionale du pays de suivre la Coupe d’Afrique des Nations. »
On pourrait conclure, à la lecture de ce communiqué, qu’il faut attendre le retour de forte pluie pour voir la situation énergétique se stabiliser dans le pays. Malheureusement nous ne sommes qu’au début de la saison sèche.
Le Cameroun : Un géant hydraulique « au pied d’argile »
Il est impertinent et même ridicule, selon certain observateur, de parler d’insuffisance de débit d’eau pour faire tourner les turbines au Cameroun car le pays est presque totalement arrosé par des cours d’eaux. Pour preuve, la majorité des départements ici porte le nom d’un fleuve ou d’un cours d’eau. Nous pouvons citer : le Noun, le Mbam-et-Kim ; le Mbam-et-Inoubou ; le Mfoundi, le Ntem, le Nyong-Ekélé ; le Nyong-Efoumou… la liste n’est pas exhaustive.
En outre les barrages de retenu d’eaux à l’instar de Memve’ele et bien d’autres ont été conçu pour juguler de telles insuffisances. Comment comprendre que le Cameroun, 3e potentiel énergétique de l’Afrique au Sud du Sahara avec un potentiel hydraulique estimé 23 000 MW pour une capacité de production dérisoire de 1800 MW puisse être sous l’effet des délestages électriques dans tous ses régions ? Une situation qui n’est pas de nature à permettre un véritable développement du pays.
L’énergie électrique gage d’un développement industriel
L’idée du Chef de l’Etat Camerounais, lorsqu’il avait entamé le chantier des grands barrages à l’instar de Memve’ele, Mekim, Lom Pangar et bien d’autres en construction avait pour objectif de développer le potentiel énergétique du pays enfin de permettre le boom industriel. Aujourd’hui, malgré la mise en fonction de certains de ces barrages, on est loin d’avoir atteint cet objectif. Comment le pays atteindra-t-il ses objectifs de développement sans un véritable développement industriel ?
A cette allure, peut-on s’attendre à un résultat escompté de La SND 20-30 sans véritable production énergétique ? Les questions restent posées et la suite des événements nous en dira. Si les conditions climatiques avec la baisse du débit des cours d’eau deviennent un frein pour le développement du pays à l’instar du manque à gagner et de nombreuses pertes observées, pourquoi ne pas se tourner vers d’autres formes d’énergies ?
L’énergie renouvelable comme alternative
Le développement des centrales solaires dans le pays pourrait permettre de pallier ces insuffisances énergétiques criardes dans le pays du fait de la production au rabais des barrages hydroélectriques du pays. L’Etat pourrait contacter ses jeunes génies nationaux et de la diaspora pour une solution énergétique plus efficace dans l’optique de garantir un véritable développement industriel du Pays et permettre de ce fait aux populations d’être à l’abri des désagréments dûs aux nombreux délestages énergétiques.
Martin Ngane