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samedi, 27 juillet 2024

Éducation-Cameroun : les prémices d’une année blanche

Au regard de la situation ambiante dans le secteur de l’éducation, tout porte à croire que les examens de fin d’année risquent prendre un sérieux coup de massue. Les parents s’inquiètent sur le sort qui est réservé à leurs enfants tant il vrai que la grève des enseignants perdure et reste encore sans véritable solution.

 Les feux sont au vert pour une année blanche, une année scolaire sans examens de fin d’année. Des prémonitions s’observent depuis le début effectif des cours. D’abord, il faut déjà dire que l’année scolaire a débuté  dans un contexte marqué par la pandémie à coronavirus. Ce qui a d’ailleurs perturbé le cours normal de dispensation des cours. Le système de mi-temps est entré en vigueur. Des études à distance et en présentiel sont observées avec des effectifs réduits. Ce système de mi-temps a diminué considérablement le nombre d’heures de cours. Ceux-ci sont dispensés à la va vite pour tenter de couvrir les programmes.  Pas assez de temps pour amener les élèves à bien assimiler les enseignements.

Le second fait marquant est la tenue au Cameroun de la Coupe d’Afrique des Nations qui est également venue perturbée l’ordre des choses. Pour permettre aux populations d’être présentes dans les stades, les programmes scolaires ont été à nouveau modifiés.  Les activités scolaires et académiques étaient désormais prévues entre 7h30 et 13h. Un autre chamboulement dans le programme des études des élèves. 5heures  de cours au lieu de 8 heures par jour. Les programmes sont en passe d’être inachevés malgré les multiples heures supplémentaires initiées par les enseignants.

Les examens officiels pointent à l’horizon avec les épreuves sportives et écrites du Baccalauréat de l’enseignement technique et général annoncées pour la fin du mois de mai 2022. Seulement, des inquiétudes subsistent encore au regard de la grève des enseignants qui dure et perdure pour faute de résolutions fiables. Le corps enseignant estime que le gouvernement dans sa tentative de solutionnement des problèmes soulevés, esquive le nœud, voire l’épicentre des revendications.  2,7 milliards FCFA pour payer les dettes dues  à certains enseignants par l’Office du Baccalauréat du Cameroun pour la correction des examens officiels de 2020 et 2021, sont en parfait déphasage avec le statut de l’enseignant, la gestion graduelle de sa carrière où encore le suivi immédiat de son salaire une fois qu’il entame le service. Le ton est monté d’un cran et durci avec le décès d’un de leur collègue,  Hamidou qui aura  passé 10 ans sans salaire alors exerçant comme professeur d’éducation physique au lycée de Béka dans le nord du pays. Plusieurs élèves sont descendus dans la rue pour soutenir leurs enseignants. Et dire que ce mouvement de grève a tendance à se propager dans l’enseignement supérieur au Cameroun ?

Les carottes sont cuites

Le corps enseignant est plus que jamais déterminé à obtenir ce qu’il réclame au gouvernement. “Tant que ce problème n’est pas résolu, c’est le service minimum que l’on va continuer à observer dans  les salles de classe.” La grève est devenue très scientifique car, ils disent garder en eux, les clichés non reluisants de la bastonnade qui avait été infligée à certains de leurs collègues, il y a quelques années. Il n’est donc plus question de descendre dans la rue. D’autres  stratégies sont pensées, sont  déployées pour faire plier l’échine du gouvernement.

A la maison, la peur commence à gagner les esprits. La plupart des parents se posent la question de savoir, sur la base de quoi va-t-on évaluer les enfants ? A la question, un pédagogue en retraite fait savoir que «  L’on se réfère généralement sur le taux de couverture des programmes. L’évaluation se fait en prenant en compte le niveau moyen des élèves. En l’état actuel des choses, seuls les établissements scolaires privés ont un taux de couverture des programmes bien avancé. Pourquoi ? parce que, dans le privé, c’est le cash. Il n’y a pas de récitation là-bas. C’est pour ça que si vous regardez le palmarès des meilleurs établissements scolaires de l’Office du Baccalauréat du Cameroun, les établissements privés sont en tête chaque année.  Je ne peux pas dire que l’on est déjà  à mesure d’évaluer dans le public à l’heure actuelle car, il accuse un très grand retard. Ceux du privé, ils sont prêts ».

Va-t-on faire converger tous les enfants vers le privé tant il est vrai que c’est à l’Etat que ce rôle revient en premier. Si l’on s’en tient aux propos de ce pédagogue, la grève des enseignants met en péril l’éducation et par ricochet les programmes scolaires.

Dire que les élèves viennent subir ce triste sort en fin d’année n’arrangerait pas les parents qui ont déboursé de colossales sommes d’argent pour envoyer leurs progénitures à l’école. « Une année blanche, ce n’est pas seulement parce qu’il y a une guerre qui peut intervenir en cours d’années où en fin d’année scolaire ; ou encore qu’une pandémie arrive à empêcher le lancement où le déroulement des cours. L’on peut bien fréquenter et à la fin, le corps enseignant décide de ne pas évaluer les élèves comme ce qui en train de se dessiner là.» Fait remarquer notre pédagogue.

Il serait donc urgent pour le gouvernement, de trouver de bonnes formules  pour éviter de surprises   désagréable à la communauté éducative. C’est du moins une interpellation à l’endroit du gouvernement de tout mettre en œuvre pour éviter une année blanche au fer de lance de la Nation.

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