La justice en Afrique connait des progrès considérables. Au regard du jugement du tribunal militaire dans l’affaire Thomas Sankara, tout porte à croire que les auteurs des crimes politiques et infractions connexes ne resteront plus jamais impunis.

 

C’est un long métrage qui vient enfin de s’achever au Burkina Faso. L’histoire de l’assassinat de Thomas Sankara, celui qui incontestablement est considéré comme l’icône panafricaine dans la lutte contre les impérialismes en Afrique en général et au Burkina Faso en particulier. Plus de tergiversations encore moins de suspicion. Le tribunal militaire de Ouagadougou sans complaisance aucune, a rendu son jugement dans cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encres et de salives. Il a reconnu coupable, les têtes de proue de cet assassinat. Ainsi Blaise Compaoré, son meilleur ami et Hyacinthe Kafando, le chef de sécurité de Blaise Compaoré et le général Gilbert Diendéré ont été condamnés à la prison à perpétuité, 35 ans après avoir commis leur forfait.

Le procès de l’assassinat de Thomas Sankara a donc pris fin le 07 avril 2022 dans la satisfaction générale du peuple burkinabé et des proches de la victime, lesquels ont perdu leur icône et 12 de ses compagnons de lutte le 15 octobre 1987. La justice a fini par triompher. Moment historique au Burkina Faso où 25 ans après, les auteurs de la mort de Sankara sont rattrapés par la justice.

 

Au-delà du jugement : une leçon à retenir

D’aucuns estiment que, tous ceux qui servent de marionnettes aux puissances métropolitaines de l’Occident pour commettre des crimes odieux, créer une instabilité politique ou piller les pays africains finiront un jour par rendre gorge. A l’analyse, aucun président français, allemand, espagnol ou américain ne sera jamais poursuivi en Afrique en général et au sein des États dont ils assurent et maintiennent dans le néocolonialisme. Tous ceux qui pour des raisons de nombrilisme, voire des intérêts purement égoïstes et qui servent la cause de l’hexagone, n’échapperont plus à la justice.

Les populations n’ont pas manqué de feliciter le tribunal militaire de Ouagadougou qui a été plus sévère dans son jugement. En effet, le parquet militaire avait requis au départ, 30 ans de prison contre Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando et 20 ans pour Gilbert Diendéré.

Si la démocratie est une longue odyssée, il y a lieu de souligner qu’elle connait des avancées considérables en Afrique. Dans un État de droit, les faits sociaux sont les moteurs de l’histoire et la justice, le dernier rempart des faibles ou du peuple opprimé. Malgré le temps passé, les fomenteurs de l’assassinat du révolutionnaire africain du Burkina Faso, ont fini par être rattrapés par la justice et ceci curieusement, à l’indifférence de la main agissante dans l’ombre de la puissance colonisatrice. Pour arrêter la saignée, les États africains devraient passer un commun accord : celui de rapatrier dans leur pays d’origine tous les exilés. C’est ce sans quoi, aucun de ces condamnés ne purgera jamais sa peine. La rigueur dans l’exécution des décisions de justice devenant ainsi un impératif catégorique.

 

Jean Baptiste Bidima

 

 

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