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mardi, 15 octobre 2024

Cameroun-État civil : Incongruité dans la gestion des actes de naissances

Le gouvernement Camerounais vient, par le canal du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille, remis une somme de 88 millions de FCFA à 6 Commune dans l’optique de réduire le phénomène des enfants sans actes de naissance. Pourtant si cela peut-être d’un apport indéniable, le phénomène reste bien présent.

D’après un rapport du Bureau National de l’Etat Civil (BUNEC), environ 1,9 millions d’enfants étaient sans actes de naissance en 2019 au Cameroun. Un responsable de cette institution va préciser, allant dans le même sens, que : « La région de l’Extrême-Nord est concernée au premier rang par l’ampleur du problème, de par l’importance de sa démographie et du fait des activités terroristes menées par le groupe islamiste Boko Haram. Cette région comptait à elle seule en 2019 plus de 400 000 élèves sans actes de naissance.» La décision du Gouvernement d’octroyer une somme de 88 millions de FCFA à 06 Communes parmi lesquelles : Les Communes de Ngan-Ha et Mayo Darlé dans la région de l’Adamaoua qui bénéficient d’une enveloppe de 16 millions de FCFA pour regulariser la situation de 2000 enfants sans actes de naissance ; les Communes de Mbankomo et d’Olanguine dans la région du Centre qui reçoivent respectivement 17 et 10 million  de FCFA pour 3000 enfants. Pour la région de du Nord-Ouest, la Commune de Belo a reçu une enveloppe de 5 millions pour 727 enfants et enfin, la Commune de Doumé dans la région de l’Est qui a reçu 23 millions pour 3000 actes de Naissance.

Un soutien qui s’apparente à de l’eau versée dans un feu ardent 

Traiter le mal apparent est bien mais le traité à la racine est mieux. L’éradication du phénomène des enfants sans actes de naissance au Cameroun nécessite un véritable travail de fond. Car chaque année le pays continue d’enregistrer des cas d’enfants sans actes de naissance. Toute chose qui démontre que le mal n’est pas encore convenablement traité. La question du retard dans la déclaration des naissances au Cameroun peut être justifiée par deux raisons. La première tient aux procédures d’élaboration de ce document souvent appelé « premier diplôme ». A défaut de rapprocher véritablement les centres d’Etat Civil de tous les villages, les Chefs de village pourraient être responsabilisés dans l’enregistrement et le transfert dans les délais des naissances de leurs villages. Cela pourrait résoudre aussi les cas des accouchements à la maison. Il faut aussi veiller sur l’effectivité de la gratuité de ces documents lorsqu’ils sont établis dans les délais. Selon une anecdote, la mention portée sur l’acte de nomination des officiers d’état civil selon laquelle : « L’intéressé aura droit aux avantages de toutes natures prévus par la réglementation en vigueur.» Le fameux article 2 selon certains parent donnerait du zèle à certain officier qui s’agrippent pour exiger des pourboires aux parents. L’autre problème provient de la mentalité due le plus souvent à l’ignorance de certains parents. D’aucuns préfèrent faire accoucher leur femme à la maison par des sages-femmes au lieu de les amener à l’hôpital. D’autres sont totalement ignorants des procédures et des délais d’élaboration des actes de naissance. Une sensibilisation plus approfondie serait sans doute bénéfique. Des éléments dont les pouvoirs publics doivent prendre aussi en compte dans cette lutte contre les enfants sans actes de naissance au Cameroun.

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