Pour éviter des pertes dans les recettes routières, le gouvernement a envisagé en 2009, la construction des péages routiers automatiques. 14 postes de péages ont été prévus pour un début de l’opération. 13 ans plus tard, ce projet pilote tarde toujours à voir le jour.
Pour sécuriser les recettes routières, le gouvernement camerounais a opté en 2009 pour la construction des péages routiers automatisés. Le projet a mûri et défendu par l’ancien premier ministre Philémon Yang. Il a été convenu que pour une première expérience, 14 postes de péages automatiques devaient être construits sur différents axes routiers du pays à hauteur de près de 29 milliards FCFA. Ils devaient aussi générés près de 300 emplois directs. L’objectif était de permettre à l’Etat de faire 100% de recettes car, à l’époque, seulement 75% rentraient dans les caisses de l’Etat. 25% prenaient une destination inconnue. L’on accusait alors la vente de faux tickets, le recyclage de tickets, la Corruption entre autres.
Depuis 2009, le projet tarde à voir le jour, le gouvernement dit accuser des problèmes de financement quand on sait que, c’est seulement le 10 mai 2020 que le ministère des Travaux Publics a procédé à la pose de la 1ere pierre du projet de construction de ces 14 premiers péages automatiques. Entre la maturation de ce projet et la pose de la 1ere pierre, 11 ans se sont écoulés. Ce qui veut dire en filigrane que la phase exécutoire pourra elle aussi prendre plus de 10 ans. Conséquence, l’Etat ne parviendra pas toujours à recouvrer la totalité des recettes routières selon la projection des différentes lois de finance.
Une réalisation hypothétique
Le projet de construction des 14 premiers péages automatiques est-il une grosse arnaque ? D’aucuns répondent par l’affirmative. L’argument avancé ici est que tout projet qui tend à exclure l’intervention directe des agents publics est sujet à moult difficultés. L’on cite à la pelle, le projet Antilope, Sigipes 1, Sigipes 2, tramway entre autres.
Le projet de construction de 14 premiers postes de péages automatisés d’après certaines sources au ministère des Finances, devait après la phase de mise en place, être exploité d’abord par le constructeur jusqu’en 2039. Le garant du financement Garant Co, une société européenne de financement, membre de la grosse structure Private Infrastructure Developpment Group qui apparemment devrait remplacer l’entreprise Proparco , une filiale de l’Agence Française de Développement ne parvient toujours pas à accorder ses violons avec la société Tollcam d’après notre source. Trop de structures impliquées dans le financement de ce projet se succèdent au fil du temps sans véritable avancement. L’on continue de fonctionner en mode manuel pour permettre à l’Etat de bénéficier des retombées de l’exploitation routière. Bien que des efforts soient observés dans la sécurisation des recettes routières, l’on a enregistré 2,1 milliards FCFA au premier trimestre 2022. L’on espère voir ce montant tripler pour répondre aux attentes de la loi de finance 2022 dont les projections en fin d’années sont de l’ordre de 8,4 milliards FCFA.
Jean Baptiste Bidima