L’arrondissement d’Akwaya dans la région du Sud-Ouest pleurs ses fils décédés brusquement et brutalement dans une cérémonie funéraire au domicile du député Martin Akwa. L’on parle de plus d’une trentaine de morts dont l’origine divise l’armée et les sources d’informations locales depuis le 25 juin 2022.
Dans la journée du 25 juin 2022, plusieurs personnes ont été arrachées à la vie dans des circonstances tragiques. L’on parle d’une barbarie à nulle autre pareille jamais observée dans la localité de Ballin dans l’arrondissement d’Akwaya, département de la Manyu dans la région du Sud-Ouest. Depuis la survenance de ce drame qui a fait couler beaucoup de larmes, l’on ne parvient toujours pas à s’entendre sur son origine. Les témoins de cette scène tragique s’accordent tous à dire que, l’attaque de ces personnes a eu lieu au domicile de l’honorable Martin Aka qui avait perdu un de ses frères. Seulement, ils ne parviennent pas à s’entendre sur les auteurs et la cause de ce crime crapuleux.
Qui dit la vérité ?
Pour certains témoins de la scène, l’attaque fait suite à un affrontement intercommunautaire ayant opposé le peuple Ekol lors d’une cérémonie funéraire. Selon un communiqué du modérateur de l’Eglise presbytérienne du Cameroun dans le Sud-Ouest, Fonki Samuel Forba, il s’agit d’un conflit foncier qui remonte au mois d’avril dernier. Lors d’une altercation entre les populations voisines Ekol, les premiers ont attaqué et assassiné certains membres de ce clan voisin.
D’après plusieurs sources locales, le maire d’Akwaya a parlé d’une attaque des fidèles chrétiens réunis à l’église pour le culte du dimanche. Les discussions vont donc dans tous les sens sans véritablement ressortir l’origine de cette attaque des pauvres camerounais à Akwaya.
La version de l’armée
Comment une trentaine de personnes peuvent trouver la mort de façon aussi brusque et atroce sans que l’on ne connaisse les auteurs de cette attaque ? pour répondre à cette question de l’opinion publique, l’armée apporte sa version des faits. Dans un communiqué rendu public en date du 28 juin 2022, c’est-à-dire, 03 jours après le drame, le chef de la division communication au ministère de la Défense, le Capitaine de Vaisseau Cyrille Serges Atonfack Guemo, les personnes décédées ont été attaquées par un groupe sécessionniste : « les assaillants lourdement armés et évalués à une centaine ont fait irruption dans un domicile d’un élu de la Nation en occurrence, Martin Aka où plusieurs personnes étaient réunies à l’occasion des obsèques de son défunt frère et ont immédiatement ouvert un feu nourri et aveugle sur la foule mettant le feu sur son domicile et le cercueil contenant la dépouille du frère de l’élu avant de se retirer sous la pression des forces de Défense et de Sécurité arrivées en intervention ».
Cette thèse paraît plus plausible aux yeux des camerounais qui ne comprenaient pas qu’un tel drame puisse manquer d’origine. Le communiqué du capitaine de Vaisseau va plus loin en faisant savoir que les populations locales sont sorties en masse pour donner à ces agresseurs, la monnaie de leur pièce car, dépassées par les agissements de ces hors-la-loi qui ont également incendié plusieurs habitations et hôpitaux et attaqué des postes de gendarmerie ces derniers mois. Cette sortie du chargé de la communication du ministère de la Défense vient ainsi fixer les camerounais partagés entre doute et certitude.
Jean Baptiste Bidima
