L’affaire des 49 soldats ivoiriens créée le doute sur leurs véritables motivations au Mali. La tension est perceptible entre les deux pays.

Tend-on vers la rupture des relations diplomatiques et de coopération entre le Mali et la Côte-d’Ivoire ? C’est la question que se posent plusieurs spécialistes maliens des questions politiques. En effet, le torchon brûle depuis 10 juillet 2022, date de l’arrestation au Mali de 49 soldats ivoiriens soupçonnés de vouloir entretenir  l’insécurité à Bamako.  Le pouvoir de transition malien est ferme. Ils seront traduits en justice pour répondre de leurs actes. Selon le communiqué rendu public par le ministre malien des affaires étrangères  en date du 14 juillet 2022 « Toutes les rotations des contingents militaires et policiers de la Minusma y compris celles déjà programmées ou annoncées sont suspendues ».

Selon certains analystes politiques, cette décision est préventive dans la mesure où le Mali a engagé les négociations avec la France de faire partir ses soldats jugés gênant dans la stabilité du pays. Au regard des affinités ivoiriennes avec la France, il ne faudrait pas que la Côte-d’Ivoire serve de base arrière à la France pour créer encore une certaine instabilité. Le Mali veut la paix. Le pouvoir d’Abidjan serait perçu comme un traître dans son jeu trouble, font-ils comprendre.

Du côté de la Côte-d’Ivoire, le pouvoir en place soutient mordicus qu’il ne s’agit pas de mercenaires comme le pense le pouvoir de Bamako. Il s’agit des soldats ordinaires avec statut d’Eléments Nationaux de Soutien(NSE) déployés dans le cadre de la Mission Onusienne. La Minusma compte près de 15.000 militaires et policiers au Mali pris dans une cinquantaine de pays dans le monde. Ces derniers font régulièrement la relève. Cette rotation est donc désormais suspendue par le pouvoir de transition au Mali.

Jeu trouble

Les allégations de la Côte-d’Ivoire semblent ne pas arranger l’ONU pour l’instant. Des sources proches de ce dossier, l’ONU affirme qu’un accord portant sur le statut de SNE existe entre elle et la Côte-d’Ivoire. Seulement, dans ce cas de figure, aucun militaire ou soldat ivoirien n’agit au Mali avec son aval. Ce qui vient confirmer la thèse avancée par le pouvoir de Bamako que ces 49 soldats sont des mercenaires. Mais alors au service de qui et pour qu’elle utilité ?

D’aucuns n’apprécient pas d’ailleurs la présence d’une autre force armée au Mali. Ça pourrait lui apporter déstabilisation et insécurité. Le Mali est capable d’assurer elle-même sa protection, concluent-ils.

D’autres estiment  qu’il s’agirait des soldats peu ordinaires ayant une mission bien précise au Mali. L’affaire s’annonce riche en rebondissements.

Jean Baptiste Bidima

source photo:la-croix.com

 

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