L’import substitution est au centre de la politique budgétaire pour l’année 2023. C’est ce qui ressort de la circulaire signée par le Président Paul Biya le 23 août dernier.
La préparation du budget camerounais pour l’année prochaine tient compte du contexte international marqué par l’impact de la crise ukrainienne, avec ses conséquences sur la chaîne d’approvisionnement des marchés et l’inflation des coûts des produits de grande consommation comme le blé. Ceci, sans perdre de vue l’impact négatif de la Covid19 sur l’économie nationale. C’est eu égard à ce contexte préoccupant pour les économies fragiles que le président camerounais a exhorté les intervenants dans la préparation du budget 2023 à consolider la reprise économique et accélérer la politique d’import-substitution. Ceci, dans l’optique de permettre au Cameroun de limiter sa dépendance à certains produits de première nécessité comme le riz, le blé, le poisson, le maïs et bien d’autres produits venus de l’extérieur.
Les priorités de l’État du Cameroun en 2023
Selon la circulaire sus-évoquée, le principal objectif du gouvernement consiste en « la consolidation de la reprise économique et l’accélération de la transformation structurelle, tout en renforçant le caractère inclusif de la croissance, afin de replacer le pays sur le sentier de l’émergence ». C’est donc une directive qui invite le gouvernement camerounais à œuvrer davantage pour une sécurité optimale notamment dans les régions en crise. Il sera aussi question de mettre un accent sur le processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration des ex-combattants. Sur le plan économique, la priorité est orientée vers la reconstruction des régions en crise ; le parachèvement des grands projets de première génération. Il faut aussi souligner dans l’ordre des priorités du président Paul Biya, l’orientation de la commande publique en biens et services vers la production locale « notamment dans la filière bois à travers l’acquisition significative des équipements mobiliers des administrations publiques auprès des entités de production locale ».
Les crises internationales : Des tourbillons économiques qui n’épargnent pas le Cameroun
Selon la circulaire présidentielle, face à une hausse persistante des prix des produits de grande consommation, l’économie mondiale est au ralenti. Le Cameroun n’en est pas donc épargné. Ainsi, la croissance économique du pays était prévue à 4,2% pour l’année 2022. Elle a été revue à 4%, compte tenu des difficultés économiques au niveau mondial et pourrait repartir à 4,6% en 2023, si l’on assiste à une atténuation des effets du conflit Russo-ukrainien. Toutefois, au sujet de l’inflation, la circulaire du numéro 1 Camerounais se veut optimiste et souligne qu’elle devrait être contenue à moins de 3% au cours de l’année prochaine, peut-on lire.