L’originaire de la petite île de la ville balnéaire de Douala fait un retour officiel dans son pays d’origine le Cameroun, et tient à fouler la terre de ses ancêtres après avoir fait le tour du monde et émerveillé la planète du football.
C’est un retour triomphal peut-on dire, en observant la grande mobilisation qui a eu lieu à son arrivée à l’aéroport de Yaoundé Nsimalen ce 06 juillet 2023. Une date mémorable pour l’ensemble des camerounais en général, et des fans qui ont réservé un accueil à leur champion. Il faut le dire , le passage officiel de ce digne fils du pays sur la terre de ses pères, lequel trône sur le toit du football mondial avec plusieurs titres à la fois individuels et collectifs depuis près d’une décennie marque le début d’une grande aventure. Un moment d’extase national de 72h, dont l’agenda affiche une visite d’une école à Yaoundé pour laquelle, sa fondation a financé la réhabilitation, une audience avec le premier ministre, un match amical contre le club de Yannick Noah : Vent d’Etoudi.
Des articulations importantes, qui n’occultent cependant pas, selon la quasi-totalité des érudits des Sciences Humaines, le véritable fil d’ariane de cette visite, construit autour de sa descente à l’île de Djébalè, terre de ses aïeux et région où repose un de ses sosies, la légende du football camerounais, Samuel MBAPPE LEPPE, décédé le 25 Décembre 1985 à Douala.
Djébalè, ce petit village d’une superficie de moins de 100 hectares, situé dans la localité de Bonassama, dans le quatrième (IVème) arrondissement de la ville de Douala, compte moins 700 habitants. Les originaires de cette contrée sont les descendants de Malea, ancêtre selon certains récits historiques, des Djébalè . Ce dernier aurait quitté le Congo avec un groupe de personnes à la recherche de nouveaux espaces de vie. Une quête d’une terre sans doute promise, qui entrainera sur le chemin de cette exploration de nombreuses rencontres en l’occurrence, celle d’une sirène, de laquelle, proviendrait la dénomination de cette circonscription rurale à savoir Djébalè, c’est-à-dire en Duala : « voilà une femme que je ramasse ».
C’est bien dans cette portion de limon entourée d’eau, que le capitaine de l’équipe nationale de France de football, Kylian Mbappe tire ses origines. Ilot d’une particularité importante, peuplé par les Djébalè, l’une des communautés Sawa à détenir le secret de communiquer avec les divinités de l’eau. Pendant la fête du Ngondo en effet, c’est à eux que revient la responsabilité d’organiser le rituel du décryptage du message des esprits provenant de l’eau. Un rituel qui fait d’eux des messagers entre les entités de l’eau, auprès de qui ils vont recueillir ces messages, et la grande communauté Sawa.
Kylian Mbappe serait porteur d’une partie de ces gênes, donc, un des nombreux héritiers de ce pouvoir ancestral, à la rencontre duquel, reposerait une grande partie de son déplacement. Désormais ! Djébalè, s’ouvre au monde entier, en s’offrant à la galaxie footballistique, grâce à un de ses dignes ambassadeurs, qui sait taper dans un ballon, épouser la modernité de son temps qui passe, mais aussi, aurait la maitrise du langage avec les divinités de l’eau qui constituent son essence originelle.
Grand-père de Kylian Mbappe
Une belle fresque se dessine dans l’antre de cette communauté qui a offert au Cameroun d’une part et à la planète entière d’autre part, l’une des plus belles pépites du sport. Un regard nouveau sera porté à l’endroit du village Djébalè qui peut bien se bomber le torse d’être au cœur de la vitalité, du Karma et de la grandeur de Kylian Mbappe, ce footballeur de très haut niveau qui, au travers de ce retour au pays natal pour paraphraser l’œuvre de l’écrivain Aimée Césaire, permettra de feuilleter de nouvelles pages du cahier de la petite périphérie de Djébalè.
Brice Ngolzok
