L’institution sous-régionale de l’Afrique de l’Ouest est sur le point d’effectuer une intrusion militaire au Niger le dimanche 06 août prochain dans l’optique de rétablir l’ordre constitutionnel renversé le 26 juillet par un groupe armée.
Menaces de papier ou intention réelle, la question se pose. En effet, les possibilités d’une « éventuelle intervention militaire » de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) au Niger ont été « définis » ; a annoncé vendredi 4 août dernier, l’un des responsables de la fédération, à l’issue de la réunion des chefs d’état-major du bloc ouest-africain à Abuja au Nigéria. « Tous les éléments d’une éventuelle intervention ont été élaborés lors de cette réunion, y compris les ressources nécessaires, mais aussi la manière et le moment où nous allons déployer la force », a déclaré le commissaire chargé des affaires politiques et de la sécurité, Abdel-Fatau Musah.
Le statut quo reste au Niger malgré cet ultimatum
Loin de dissuader les militaires en place au Niger, des décisions fortes ont plutôt été prises par ceux-ci. Le nouveau gouvernement vient de prendre une décision portant annulation de 5 conventions militaires passées avec la France. Le pays d’Emmanuel Macron a vite réagi à travers un message en indiquant que ces conventions ont été passées avec un gouvernement légalement installé et ne sauraient être annulées par un gouvernement illégal. Par conséquent, le pays a préféré faire la sourde oreille face à ces déclarations des hommes en tenue tout en poursuivant sereinement ses activités militaires dans le pays. D’ailleurs dans une sortie effectuée à la télévision française, l’ambassadrice du Niger en France a indiqué qu’elle était bien en poste en France au nom du gouvernement Bazoum qui pour elle reste celui légitime.
Quoi qu’il en soit, les militaires emparés du pouvoir au Niger sont loin de céder à toute pression et comptent assoir leur pouvoir dans le pays. Une position consolidée par le soutien affiché de leurs frères et voisins que sont le Burkina Faso et le Mali.
C’est donc un véritable bras de fer qui s’annonce le dimanche prochain face à la détermination des actuels détenteurs du pouvoir au Niger de s’y maintenir et la détermination apparente de la CEDEAO d’intervenir militairement dans le pays.
La grosse crainte est non seulement que le pays s’embrase, mais surtout que le conflit s’internationalise à travers le jeu des coalitions.