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samedi, 27 juillet 2024

Sommet Russie-Afrique 2023 : Les voix dissonantes des leaders africains

La rencontre des 27 et 28 juillet 2023 à Saint-Pétersbourg a une fois de plus été l’occasion de confirmer cette absence de vision commune des principes idéologiques panafricains et de libération véritable du continent.

Le bal des chefs d’Etat africains, tenu les 27 et 28 juillet 2023 en Russie a eu le mérite d’afficher le double visage du continent face à la principale problématique de libération complète de cette portion du monde civilisé. Un son de cloche paradoxal à l’image des voix des leaders africains dont la dichotomie de leur résonnance n’a pas échappé aux plus naïfs des analystes de la révolution du continent africain. Des visions quelques peu contraires qui se sont dégagées des différentes grammaires des locuteurs africains. Discours qui ont laissé transparaitre ce schisme langagier et politique avec d’un côté des panafricanistes de façade et de l’autre ceux à l’héritage sankariste.

Un coup de massue pour les esprits libres qui aspirent à une véritable libération du continent mais ont dû revivre un passé qu’ils croyaient lointains à travers les agissements de ce qu’il est convenu d’appeler le cercle des néo-colonialistes. Un groupe assez vicieux d’adeptes du syndrome de Stockholm. Un parterre d’hommes aux apparences très sophistiquées et aux accoutrements bien occidentalisés qui a pris part à cette rencontre. Ainsi, en prenant respectivement le micro au pupitre de cette luxueuse salle hôte de l’ancien Leningrad (ancienne appellation de Saint-Pétersbourg) chacun des fils adoptifs de l’occident a tenu à encenser voire idéaliser la coopération historique avec le colon d’antan.

Ces valets locaux des puissances impérialistes qui, pour la plupart, cimes après cimes ont toujours fait partie de cette bourgeoisie compradore, assise autour de la table du maître pour se réinventer au quotidien afin de mieux avilir ses contemporains. L’émotion est nègre affirmait subtilement Léopold Sédar Senghor qui se serait sans doute félicité face à ces présidents africains condamnés à prononcer des discours politiquement corrects. Ces hommes d’Etat aux interminables carrières dont les grammaires n’ont jamais eu d’impact réel sur le bien-être de leurs populations. Normal, Ils gardent bien à l’esprit que leur légitimité et leur longévité reposent sur leurs mentors étrangers. Des âmes damnées et nostalgiques des années de colonisation au point de toujours aduler leurs anciens maîtres afin de demeurer dans la servitude et pérenniser ces discours vides et redondants.

                    Assimi Goita et Ibrahim Traoré

« L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère. » Rappelait Thomas Sankara. Une belle assertion en vue d’une véritable indépendance de ce continent noir dont la traite de ses populations en passant par la colonisation pour se poursuivre avec le néocolonialisme n’a que trop duré (1450 début de la traite négrière). Le sommet Russie-Afrique se positionne comme une voie pour un affranchissement définitif de ce continent. Une passerelle perçue à juste titre par le cénacle des révolutionnaires présents à Saint Petersburg. Des éclairés comme le Colonel Assimi Goïta du Mali, le Capitaine Ibrahim Traoré du Pays des Hommes Intègres qui ont porté le flambeau ardent de l’idéologie défendue jusqu’à son dernier souffle par Thomas Sankara.

Une dynamique panafricaine originelle via les discours effectués par les deux présidents malien et burkinabé. Des prises de parole qui ont redonné un peu de dignité à ces fils et filles de l’Afrique au Sud du Sahara dont la libération sonne le glas d’un développement effectif. Des voix des sans voix qui ne sont plus seulement portée par Aimée Césaire dans son Cahier d’un Retour au Pays Natal mais désormais par certains visionnaires et panafricanistes de la sous-région de l’Afrique de l’Ouest. Un vent de liberté qui ne demande qu’à renouveler les consciences, à se débarrasser de cet ancien logiciel implanté dans certains de nos cerveaux. Il urge d’asseoir un travail d’éducation des peuples africains car la liberté devrait être précédée par une préparation psychologique efficace.

En clair, la liberté est une combinaison de changements mentaux et sociaux d’une communauté, d’une population ou d’un peuple.

Par Brice Ngolzock

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