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samedi, 27 juillet 2024

Cameroun-médicament: l’urgence d’une indépendance

L’image a de quoi s’arrêter un temps soit peu, celle du secteur très stratégique de l’industrie pharmaceutique mais particulièrement sur la responsabilité des pays de l’Afrique noire en général et du Cameroun en particulier. Un soir de ce mois médian de l’année 2023, je tentais de retrouver un médicament dans des pharmacies, m’a t-on rappelé il est bon pour les personnes diabétiques en détresse, sans pour autant m’attarder sur les véritables intentions qui guident généralement ces experts et les garants du serment d’Hippocrate dans un hôpital de référence qui jouxte celui du Centre des Urgences de capitale camerounaise.

Après plusieurs tours de les rues et ruelles de la ville siège des institutions du pays de feu professeur Anumah Ngu ( père du Vanhivax), je me suis heurté à un mur sans issues, entraînant un choix plus coûteux en faisant recours à l’extérieur, ceci au bout de 48 heures de quêtes vaines.

Une aventure ambiguë et surtout déconcertante qui a à nouveau réveillé mon esprit, bien que profane dans ce domaine, sur ces propos illustratifs d’un professionnel des Sciences médicales, sur une réalité quotidienne que vivent les populations.” La situation est catastrophique en matières de médicaments. On manque même de courage pour se lancer dans le domaine et pourtant, il y a une vision et beaucoup à gagner. Ce qui nous tue en Afrique, c’est que les dirigeants africains et qui ont le pouvoir de décider ne comprennent le plus souvent rien. Ainsi, nos universités sont excessivement en retard, elles sont démunies, elles n’ont pas le matériel adéquat pour former les apprenants.

C’est la raison pour laquelle nos chercheurs s’associent à d’autres chercheurs occidentaux pour faire de petits laboratoires qui profitent aux occidentaux. l’ Etat ne met pas assez de moyens pour la recherche quoiqu’il y’en a assez dans les caisses. En Afrique, on ne fait pas assez de voire pas du tout de recherche appliquée, or le développement d’un pays passe par la recherche appliquée “. En effet, selon Bruno Eto, le président du Conseil Scientifique Africain pour l’Innovation en Santé (CSAIS), la recherche devrait être le moteur des politiques publiques car lors des classements sur le développement, les brevets constituent des indicateurs phares, pourtant ceux-ci manquent de façon criarde aux pays africains.

  Prof. Bruno Eto, président du Conseil Scientifique Africain pour l’Innovation en Santé (CSAIS)

Cette recherche devrait s’appliquer dans tous les secteurs et particulièrement sur des produits dont-on a besoin au quotidien ( cacao, café, manioc, plantain etc.). La pyramide Maslow, bien connue des managers indiquent au niveau de sa base que la Santé est le premier moyen pour créer la richesse. On ne peut donc pas prétendre aspirer à la croissance ou projeter une vision d’émergence à un horizon sans éliminer efficacement ( par nos propres approches sans dépendre des médicaments occidentaux) les maladies et autres tares qui retardent le développement à l’instar du paludisme, le choléra etc.

Les africains sont à la croisée des chemins car les professionnels occidentaux de la santé sont en train de développer de nouveaux médicaments qui seront biologiques. Ceux-ci ne seront plus facilement copiés comme les médicaments chimiques allopathiques qui, après un certain nombre d’années ( 15 ans, 20ans) deviennent des médicaments génériques. Il est urgent pour le continent de s’arrimer à la nouvelle donne et l’usage voire la reconnaissance de la médecine traditionnelle se pose donc avec acuité, car le futur de l’Afrique se joue dans ce secteur. Par conséquent, la préservation ou la vulgarisation de la pharmacopée africaine est un des leviers puissants et ça! le politique doit l’intégrer et anticiper.

Par Brice Ngolzock

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