La situation qui prévaut au Gabon depuis les premières heures de ce 30 Août 2023 embarrasse aussi qu’elle interroge sur son fondement et sa finalité.
Si nombreux sont ces gabonais et même certains africains qui applaudissent et saluent le coup d’État perpétré ce mercredi matin au Gabon et ayant renversé le régime d’Ali Bongo Ondimba par sa propre armée, la succession et le déroulement de ces événements méritent qu’on y pose une réflexion peut-être hâtive, peut-être subjective mais tout au moins qui s’appuie sur les faits réels et les réactions enregistrées depuis quelques heures.
Tout d’abord le temps mis entre la proclamation des résultats par la commission électorale nationale et le discours à la télévision des officiers de l’armée. Au plus 30 minutes se sont écoulées entre les interventions télévisées. La proclamation des résultats s’est faite à la télévision nationale Gabon Première située dans le centre du pays tandis que le communiqué de l’armée putschiste s’est fait en direct dans la chaîne Gabon 24 dont les studios sont situés à l’intérieur du palais présidentiel et dont la proximité avec la France est plus qu’établie. Peut-on préparer un tel événement, un tel coup d’Etat en 30 minutes ? Les coups de feu à l’arme automatique entendus peu avant la prise de parole de l’armée avaient quel but? Certainement pour laisser penser à un semblant de riposte, une diversion.
Pourquoi le choix de Brice Oligui Nguema ?
Dans leur communiqué, les militaires putschistes dénoncent les irrégularités qui ont attaché le déroulement des scrutins du 25 Août dernier ainsi que les résultats qui selon eux ont été tronqués. On le sait selon la commission électorale nationale, Ali Bongo Ondimba aurait obtenu 64,24% des suffrages contre 30% pour l’unique candidat de l’opposition Albert Ndo Ossa. Des résultats rejetés par les militaires ainsi que par l’opposition et qui auraient tout simplement été inversés. S’il est clair que les putschistes annulent le verdicts de ces élections et ont même procédé à l’arrestation du président de la commission électorale nationale indépendante du Gabon, comment comprendre qu’ils n’aient pas demandé tout simplement le recomptage des voix ou le retour aux urnes ? Comment comprendre que les putschistes aient désignés un militaire, commandant de l’armée Républicaine et neveu du Président Ali Bongo pour gérer la transition ?
Autant d’interrogations qui viennent s’ajouter à la réaction de la première ministre Elisabeth Borne de France << La France suit de très près ce qui se passe au Gabon >>. Une réaction qui ne condamne pas à première vue le coup d’État contrairement à ce qui avait été dit il ya un mois lors du coup d’Etat au Niger.
La France aurait-elle anticipé sur la situation qui s’annonçait chaotique après la proclamation des résultats ? Ce coup d’Etat ne viendrait -il pas sauver la tête d’Ali Bongo dont l’épouse est française et sauver les intérêts de la France ? Ce coup d’Etat ne vient-il pas taire une fois de plus l’opposition qui se présentait comme Un vrai cailloux dans la chaussure de la France ?
Peut-être que nous nous égarons mais la suite des événements pourra certainement nous recadrer.
Que fera le grand ami du Gabon et beau-fils d’Ali Bongo, Sassou Nguesso du Congo ?